Je repense à ma vie, parce que c’est souvent ce qu’on fait la nuit et quand je ne dors pas trop je ne dors pas du tout. Ma vie est en manque de structure totale, c’est un peu comme être à l’hôpital psychiatrique sauf que je suis chez moi et que les infirmières pleurent ou m’envoient des messages sur Discord quand je déconne.
Franchement c’est fatigant, les paradis artificiels me manquent, où j’en abuse où j’y pense avec lassitude. Ils ne me quittent jamais. Faudrait que je sorte de mon lit. Que j’aille en thérapie askip (j’y suis déjà, mais pas pour les bons trucs, parce que j’en ai trop). J’ai pas envie qu’on me force à arrêter de faire ma vie. J’aimerais juste qu’on me laisse être auto-destructrice et profiter de bonheurs artificiels parce que faire de vraies choses c’est long et de toute manière j’ai jamais compris comment le monde tournait sans que tout le monde ne se mette à hurler en permanence tant on souffre et que rien à de sens.
Mes amis, ils souffrent,aussi. Pourquoi suis-je la seule à me détruire ?
Quand on dit ça on dirait une enfant gâtée. J’ai eu 18 au bac. 15 en licence. J’ai implosé en master mais je tournais à 17. J’ai travaillé à deux endroits dans mon domaine et fait un stage et obtenu pléthore de lettres de recommandations. Mais ça marche pas, rien n’est jamais assez, je fais tout pendant qu’au fond de moi mes entrailles me hurlent que j’ai envie de me tuer. C’est vraiment ce que vivent les autres ?
Après, peut-être pas, vu qu’on m’a reconnu le handicap.
Mais je me demande, est-ce que c’est à vie ? Est-ce que je vais progresser ? On continue de me dire que oui mais j’ai envie de mourir devant le collège et le seul progrès que j’ai fait c’est d’avoir tout sabordé et y être presque arrivé.
J’ai envie de la douceur des opiacés.