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    À la lumière des lamparos

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    À la lumière des lamparos

    Cette histoire d’un soir, 
    Est la matrice d’innombrables heures débauchées 
    D’un groupe de jeunes paumés 
    A deux pas de la mer méditerranée 
    La vie va les séparer,
    Gardez pour l’instant le secret;
    Leur innoncence intouchée est protégé,par les pécheurs aux lamparos 
    Dont lueur d’espoir trompeuse piège qui ne supporte par le noir.

    Chut..!
    C’est le moment où le silence immobile de la nuit 
    Pousse les maraudeurs saoulés par la chaleur de l’ivresse 
    À rechercher sa fraicheur 
    Du village à sa plage,
    Ils se font poissons migrateurs 
    Dont le bruit raisonne d’autant plus fort qu’il est interdit, 
    Comme un scintillement d’écailles qui les trahit. 

    Ils imitent sans le savoir, 
    La danse macabre des insectes et sardines happés par l’éclairage artificiel 
    Tournant autour d’un répertoire d’histoires perpétuel
    Dont la lumière du jour éclatera le superficiel. 

    Aux rues éclairées se succède des chemins noyés dans l’obscurité
    Des jets d’urines derrière les maisons voisines, couverts par leurs rires
    Les champs de Sainte-Marie se succèdent
    Jusqu’à ce que se fasse sentir l’odeur de salé typique de ces rivages familiers et pourtant incessamment recherchés
     Inconscient des ravages du temps, il se fait toujours plaisant,
    Où rien n’existe après vingt ans. 

    Les flashs des portables sont d’autant d’éclairs, 
    Absorbés par la mer, 
    Qu’il était alors important, de pouvoir toucher des pieds le plus longtemps 
    De pouvoir toucher par tous les temps

    Je pense le vague à l’âme, 
    Aux lamparos qu’on observait pêcher 
    Sur la côté catalane
    Aveuglés par l’alcool, la lune, les étoiles, et leurs lumières rondes
    On refaisait un monde 
    Où l’on pensait se voir toujours, 
    De nos affaires alors ensablées, 
    Tout s’est évaporé. 

    La tiédeur du sable me rendait mélancolique 
    Je les voyait courir au loin, n’entendant déjà plus leurs discussions
    Peut-être percevais je déjà tous les indices
    D’une séparation plus profonde que les filets 
    Qui permettaient au passé de ressurgir en sécurité;
    Tout comme les plantes et les trous que l’ont ne pouvait pas voir, 
    La lumière du soir les a fait plonger dans le noir,
    De ces sentiers empruntés en secret 
    Cachette de ces chats qui eux nous voyaient venir 
    Et qu’on faisait fuir. 

    Seules nous ramenaient à la réalité, les rares fenêtres allumées
    Et la fraicheur tempérée de la méditerranée
    Dont les marrées ne sauraient effacer, 
    Les traces laissées par les garçons qui se coursaient,
    Pendant que les plus sobres nous guidaient,
    Véritables moniteurs de centre aéré  
    Je repense à la fierté mal placée, de laisser certains grelotter
    Au nom de la perpétuation de la tradition
    De ces explorations menées en secret 
    Du jour, bien gardées. 

    Les flashs de nos téléphones sont autant d’éclairs, absorbés par la mer
    Dont l’impuissance face aux roseaux, à l’eau, au vent, 
    Se fait encre indélébile sur des vêtements
    Abandonnés depuis longtemps. 

    Oui, ces lampes aux jets balbutiants 
    Noyés dans la lumière lunaire, 
    Entouraient le noir 
    De mes espoirs réfractaires
    Adepte de son aveuglement, je me noies encore dans le nectar,
    Des nuits où l’on se couche trop tard, 
    Elle est le gardien d’un présent toujours vivant, 
    Aidant à guérir les fractures du ceux qui pour qui le présent se décline à contre-temps
    Et conjuguent sans faute le passé au futur.

    Le drapé du soir, troué d’autant d’étoiles, que de traces laissées par nos balles; 
    Laisse encore s’échapper nos rires étouffés,
    Il est autant la voile des souvenirs d’un jour, 
    Que la toile dressée en hommage,
    Aux déambulations de jeunesse qui n’a pas d’âge. 

    J’ai beau être moi revenue,
    Mais les lamparos, eux, ne sont jamais réapparus.

    Barbara Ferreres – à la lumière des lamparos 
    2024 tous droits réservés, 66470 Sainte Marie la Mer


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    Marco de San Francisco

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    Marco de San Francisco

    C’était sur une route nationale de Bretagne 
    Sur ce chemin désert, sa mini grise comme la campagne 
    La conduisait vers une longue histoire.

     

    Elle était jeune, brune, jolie, grisée, 
    Il était quatre heures du matin 
    La lumière de ses deux phares, noyée dans l’illumination d’une intersection
    Éclaire trois lascards, un groupe de tocards 
    Pas avare, elle se laissa faire par leurs pouces en l’air. 

    (suite…)


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    Sainte Marie la Mer en Septembre

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    Sainte Marie la Mer en Septembre

    La place du village et son café sont déserts, on sent que la rentrée est passée. Seule une vieille dame, au regard désœuvré, est assise sur un bac protégée d’un rayonnement solaire beaucoup trop violent pour une première quinzaine de septembre. Cette ambiance s’intensifie devant l’école, où ma tenue gothique accompagnée de sandales roses me vaut d’être toisée. Les regards partent du haut vers le bas, surtout ceux des parents. Leurs enfants sont bien trop occupés sur leurs trottinettes, vélos, certains brillants encore, indiquant qu’ils étaient encore en rayons quelques semaines auparavant. Un père porte le t-shirt de la saga qui a bercé mon enfance et je suis percutée de plein fouet par la réalité : la plupart des gens qui m’ont élevé sur internet sont les mêmes qui sont désormais parents. Un vertige me prend. Je réalise qu’inevitablement, un de mes amis vraiment proche va un jour porter un enfant. Pas juste ces connaissances lointaines, comme mon premier baiser, qui sont devenus parents à peine sortis du lycée. Je me dis que la première sera sûrement Julie. Je me demande si ce sera avec Jordan, qui est si intentionné et pour qui mon cœur balance(ait). J’ai toujours voulu être marraine, mais avec ses deux sœurs et la mienne, elle a de quoi faire. Du materiel plus stable. Ce que je ne suis profondément pas.

    J’atteins la pharmacie, comme à mon habitude. J’ai postulé à plein d’emplois et déjà essuyé des refus, malgré un stade de recrutement parfois bien avancé. Ainsi, je n’ai pas la moindre idée de ce qui m’attend à Strasbourg Vendredi, si ce n’est mon lit froid et mon mur tâché.

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    J’entre dans la pharmacie chercher mes antidépresseurs. Une fillette fait semblant de comparer les produits de parapharmacie avec attention et je me rappelle que je faisais pareil à son âge. Mes pilules « anti defenestration » comme je dis. Mon Spotify me lance « Stayin’ Alive », ce qui me fait rire jaune, d’autant plus quand je vois le petit nombre de Valium que m’accorde la préparatrice. Une boîte, on me l’avait jamais fait ! Moi qui ai raté un mois, je suis juste. Mes abus m’ont finalement eu ! A côté de moi, un couplé anglais galère. Le pharmacien parle anglais, mais c’est pas assez. En leur parlant, je comprends qu’ils sont allemands. Je repars en héroïne, ayant sauvé la prescription de ces vacanciers. Spotify me joue good old fashioned lover boy de Queen. La musique me rend heureuse et accompagne mon départ heureux, mais remarqué. J’ai passé plus de trois quart d’heure à la pharmacie, mais certains parents attendent toujours devant l’école. Je repense à Sylvie, qui pouvait parler durant des heures. Des fois elle arrivait pour déposer mon pote et repartait surprise avec la sonnerie de midi. Ceux là n’ont pas l’air de ce genre là et je me demande ce qui les retient comme ça. Je ne saurais jamais et je m’en fou.


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  • Septembre 2023 – Dernier Ter Montpellier-Perpignan avant longtemps

    Je regarde le lac de leucate et je suis triste à crever.
    Je n’arrive pas à réaliser que je vais m’en aller. J’ai l’impression que je vais en crever. Que c’est pas possible que je retourne loin de tout ça.
    Avant, j’étais à Montpellier, mais c’est de la triche, c’est pas vraiment loin.
    Je repense à papa et ses histoires de pension comme si j’avais besoin de ça. Comme si je galerais déjà pas assez sans ça. Il faut qu’il rajoute sa touche. Je sais que c’est juste, mais ça m’emmerde.

    Je voudrais rester en Provence avec mes amis et ma sœur. Je suis toujours si loin. J’ai l’impression qu’ils se rapprochent et que je les perds. J’y ai contribué. Mais j’aimerais continuer de regarder avec eux la voie lactée. Il me semble injuste que les gens qui comptent dans ma vie soient tous loin de moi.
    Je regarde les Corbières et les Pyrénées, basses, avec leurs contours bien arrondis. Je repense à mon arrivée somnolée dans les Alpes escarpées. Tiffany qui me dit que ça sent la maison pendant que je me laisse bercer par le ronron du moteur. Je me rappelle avoir demandé pourquoi. C’est parce que les Alpes sont des millions d’années plus jeunes. Regarde, on voit encore les strates, et le dessus qui s’est cassé la gueule, rigole selena, au volant depuis Strasbourg. J’essaie d’imaginer les Pyrénées en train de pousser, détruisant tout sur leur passage, d’un coup comme une éruption. J’ai demandé si ça se passait comme une catastrophe naturelle. On m’a parlé d’endroit de friction des plaques, le truc niveau 4e, mais au final je n’ ai pas compris si l’avènement des montagnes que j’aime aujourd’hui s’est fait dans un désastre.

    A Port la Nouvelle, je vois cette infrastructure de béton moche qui m’avait tant impressionnée mon premier soir de voyage seule, dans le train de 17h17, que je n’ai plus jamais repris parce

    (suite…)

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    Manque et Lamentations (Barbara Ferreres)

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    Manque et Lamentations (Barbara Ferreres)

    Le temps d’un message, j’ai envie, de croire aux mirages ! Que le futur ne soit pas que de passage… Qu’en guide il me partage, comment prendre le large. Ma requête énoncée tout haut, son absurdité me frappe… Une claque au visage, pour celle à qui fut promis, une surveillance renforcée ! Je me demande, accoudée au grillage d’un balcon changé en cage, si jamais, je quitterai ces rivages ?

    Je voulais lancer à mes amis une tirade, à eux, qui ne connaissent rien de cette rage, de n’être toujours que l’objet de mascarades ! De ces gens qui confondent avoir avec un désir d’amitié, ceux pour qui elle n’est qu’un acte de charité, forcée, par un divin ouvrage !

    (extrait pour l’accueil)

    Manques et lamentations 

     

    I

     

    Le temps d’un message
    J’ai envie de croire aux mirages,
    Que le futur ne soit pas que de passage,
    Qu’en guide il me partage, 
    Comment prendre le large.

     

    Ma requête énoncée
    Tout haut, son absurdité 
    Me frappe !  Une claque au visage,
    Pour  qui a été promis une surveillance renforcée,
    Je me demande, accoudée au grillage
    D’un balcon changé en cage,
    Si jamais, je quitterai ces rivages.

     

    Je voulais lancer à mes amis une tirade,
    Eux qui ne connaissent rien de cette rage,
    De n’être toujours que l’objet de mascarades
    De gens confondent avoir pitié
    Et désir d’amitié,
    Ceux pour qui elle n’est qu’un acte de charité
    Forcée par un divin ouvrage.

     

    Si mes mots sont impuissants à crier leur lacheté,
    Parce que je suis sage,
    Pour eux je me ferais tornade, 
    Qu’ils voient que mon auto-sabotage, 
    Les préserve de mes envies de carnage.

     

    Alors que l’air commençait à frémir, 
    Mon sang à bouillir, 
    Mon double que j’admire,
    M’a dit, « j’ai lu ton message,
    Mon amour pour toi, n’est pas un mirage,
    Je veux t’inclure dans mon avenir, 
    Mais pour que ma chaleur puisse te parvenir, 
    Il faut t’abstenir, 
    Elle ne saurait sinon te guérir,
    Céder à ta pulsion de tout détruire, 
    Nous forcerait à te voir mourir,
    Nous qui pourrions te guider au-delà de l’orage ».

     

     

    II

     

    Je ne suis qu’une incapable, 
    Bonne qu’à crier aux autres d’aller au diable
    Poussée par la souffrance innommable, 
    D’un cerveau qui n’est pas fiable, 



    Tout ce dont je suis capable, 
    C’est de m’abreuver d’un bonheur non-potable :
    Cette joie palpable en solution injectable,
    Nourrit mes démons à n’en plus finir.
    Je n’ai pas réussi à les bannir, 
    Alors pourquoi, les proches aimants, 
    Transformés en démons par mon cerveau dément, 
    Continuent-ils de m’accueillir ?

     

    Comment mon double arrive-t-il à faire luire,
    Les rayons du soleil dans le brouillard de mes délires ? 
    Pour continuer de vivre, 
    Je suis heureuse qu’elle ait réussi à me retenir, 
    D’avoir pu m’abstenir,
    Pour garder un abri où fuir,
    Quand il me semble trop difficile de vivre.

     

     

    III

     

    Peu importe la vérité, 
    De savoir l’après de quand nos émotions ont éclaté, 
    Les liens se font et se défont.
    Je saurais plus tard ce qu’il en est,
    Avec le temps resteront les liens profonds,
    Je dois aujourd’hui juste me protéger,
    Afin que mes sauveurs ne me deviennent jamais étrangers. 

     

    Après avoir tout sabordé,
    Il ne reste que les yeux pour pleurer…
    Et peut être un peu de volonté
    Pour redonner un peu de doré,
    Aux objets si chers que l’on a ruiné,
    Essayer de montrer aux gardiens de mon essence,
    Que je peux devenir digne de confiance, 
    En ne laissant pas les nuisances, 
    Dicter mon existence. 
    Assez du manque et des lamentations,
    Je vais les laisser me guider vers ma floraison !

     

    Barbara Ferreres
    Bébé poète et gribouilleuse de mots
    2023-2025, pour Manque et lamentations 
    Écrit en décembre 2023 à Mittelhausbergen (67206, Bas-Rhin, Alsace, France)
    Photographie : Barbara Ferreres, 2023
    Photo prise le 15 Décembre 2023 sur la route entre Oberhausbergen (67205, Bas-Rhin, Alsace, France) et Mittelhausbergen (67206, Bas-Rhin, Alsace, France)
    Appareil photo: Fujifilm xs10 
    Publié en Juillet 2023 à Sainte-Marie-la-Mer (66470, Languedoc-Roussillon, Occitanie, France) 
    Réécriture et publication le 25 Mars 2025 à Sainte-Marie-la-Mer (66470, Languedoc-Roussillon, Occitanie, France) 

     

    Manque et lamentations – le mot de l’autrice.

     

    Manque et lamentations, pour dire quoi ?

    Avec Manque et lamentations, j’ai voulu faire un poème sur l’amitié toxique et l’abus de faiblesse des recruteurs religieux, les pertes d’amitiés liées, les troubles de l’humeur et de la paranoïa qui découlent du trouble borderline et de l’addiction aux opiacés de l’autrice, qui doit parfois écouter son « double » (sa soeur) et sa famille pour se sortir de ses pulsions auto-destructrices et de sa consommation pour fleurir. D’où le titre « manque et lamentations ». 

     

    Écrit pendant mon errance Alsacienne, pendant une nuit blanche dictée par la poésie et l’amertume de ma chambre de Mittelhausbergen (67206, Bas-Rhin, Alsace, France), j’ai mis en ligne ce texte lors de mon retour à Perpignan, car il fait référence à des événements s’étant déroulés localement. Ou plus précisément Sainte-Marie-la-Mer (66470 – Languedoc Roussillon, Occitanie, France) après un séjour à la clinique psychiatrique du pré à Théza, et un retour raté à mon ancienne vie quotidienne à Montpellier (Héraut, Occitanie, France), où mes seules amis avaient rejoint une église protestante au comportement proche d’une secte (confirmé par un assistant social), et ne me voyaient plus que dans un cadre de conversion ou religieux, par acte de charité chrétienne hypocrite qui a été admis. J’y avais vécu avant d’autres ruptures avec mes amis de lycée et d’université, mon petit ami, et avait une amitié toxique (faute à personne) avec d’autres patients de la clinique qui se battaient eux aussi avec leur ptsd, trauma, trouble borderline, bipolaire et envies suicidaires handicapantes. Tout le monde a été blessé, mais j’ai décidé de garder ce texte et de le remasteriser pour montrer à quel point le « shift » (changement brutal de perception) lié au trouble borderline, l’isolement, et l’addiction aux opiacés, ainsi que l’autisme, le TDAH, bref la neuroatypie et d’autres troubles mentaux (pour certaines des personnes) pouvaient tromper notre perception, nous mettre dans le flou,  nous rendre négatif voir auto-destructeurs, mais que cet état d’esprit était aussi toxique pour nous que pour les gens qui nous entourent si aucun protocole n’est mis en place pour gérer les crises. 

     

    Ce qui m’a permis de pouvoir tenir assez longtemps pour publier ce texte et avoir un support pour le faire, c’est d’avoir mis en place un protocole avec mes proches qui savent que mon borderline me rend sujette à des crises suffisamment violentes et traumatisantes envers eux pour que je les oublie et m’en traumatise moi-même, mais eux aussi. En parler en toute honnêteté sans culpabiliser et laisser de la place pour que tout le monde puisse s’exprimer, c’est important pour arriver à conserver des liens en ayant un trouble de la personnalité. Même en se faisant soigner, en ayant des anti-psychotiques ou autres médicaments de secours pour calmer les crises destructrices, garder le silence sur le vécu de la personne qui vit son trouble et comment ses proches le ressente empêche, à mon sens, d’établir des règles ou des « protocoles » de gestion qui demandent une implication et une compréhension des deux partis pour limiter les crises et les dommages. J’ai fait beaucoup de mal et perdu beaucoup d’amis en ne sachant pas ce que j’avais donc en n’arrivant pas à le prévenir ni à le gérer. De tels troubles de la personnalité (cluster 2) sont assez durs à diagnostiquer, surtout quand ils apparaissent (comme dans mon cas ou d’autres connaissances) en lien avec un traumatisme assez violent pour générer un trouble post-traumatique (PTSD ou CPTSD chez moi). 

     

    De nos voix comme un cri vital – psychiatrisés, handicapés, toxicomanes, créons !

     

    Tout comme mon addiction, j’ai conscience qu’il faut en tant qu’addicts et consommateurs se ressaisir de la narration de notre trouble, aussi bien pour nous-mêmes que pour nos amis, proches, famille, et aidants, mais aussi pour les professionnels du milieu, afin de dépasser les clichés et les idées pré-conçues, partagées parfois comme des organismes que je juge négatifs comme narcotiques anonymes dont je me permettrait de parler dans le blog. L’addiction, la toxicomanie, isolent et causent une souffrance pour nous même et nos proches dont il est difficile de parler. Néanmoins, je pense qu’en essayant de le comprendre comme un symptôme d’une maladie plus large comme c’est parfois le cas, et d’arrêter de stigmatiser, qu’une meilleure prise en charge sera possible, en nous permettant de ne pas avoir à dire adieu à nos familles, amis, emplois.

     

    J’ai conscience que cela ressort maladroitement de ce que j’ai pu écrire, mais je pense que les voix des personnes psychiatrisés, anti-psychiatrie, qui sont passées par les institutions, la marginalisation, sont importantes. Parler de notre souffrance à la première personne, pour ne pas laisser aux valides le monopole, pour ceux qui ont les moyens de le faire, est plus important que nous le pensons. Si l’on m’a déjà dit, qu’on était soulagé de lire ce que je vivais et que nous malades ou différents n’étions pas seuls, pas fous, sauf si comme moi vous vous fichez de votre folie, parce que je sais que pouvoir écrire sur mes troubles et mon addiction à visage découvert est un privilège…  J’ai voulu parler de ma souffrance et je dois admettre qu’aujourd’hui je suis assez rétablie pour parler de ce que je perçois avoir fait aux autres, mais je ne pense pas que le discours sur les conséquences sur l’entourage de la personne ne doive totalement être effacé, bien qu’il ne devrait pas consituer la majorité de ce qui est aujourd’hui disponible, contribuant au validisme et aux discriminations que nous subissons.

    Je sais que nous ne pouvons pas tous écrire ou que nous ne pensons pas tout avoir quelque chose à dire, mais je suis toujours ouverte pour les zines et autres.

     

    Troubles psys, addictions, faites vous aidez ! Ne restez pas seuls, ou venez en parler.

     

    Si vous avez besoin d’aide de manière urgente, appelez le 15, votre CSAPA local (addictions). Si vous avez besoin de parler ou d’échanger, n’hésitez pas à me contacter ou à vous rendre sur des espaces comme le forum psychoactif. De nombreux comptes instagram, mastodon et bluesky ont aussi pour objectif de dé-stigmatiser le handicap invisible/mental et les maladies/conditions dont nous sommes victimes qui sont encore trop taboues. Si vous le pouvez, parlez, écrivez, dessinez, chantez, composez, nos voix comptent ! 

     

    La photographie d’illustration par la photographe

    Flou artistique feux de voiture à Oberhausbergen (Alsace, Bas-Rhin, 67205)

     

    La période de ma gestation artistique et créatrice en Alsace (littéralement, avec un séjour de neuf mois seulement, malheureusement) a été marquée par la photographie, l’écriture (poétique, surtout), et l’errance, de manière littérale et figurée. J’ai erré dans les rues d’Oberhausbergen, Mittelhausbergen, Pfulgrishiem, Mundolsheim, Strasbourg… J’avoue que j’aime beaucoup cette région, bien que je ne pense pas pouvoir y retourner à cause de ma difficulté à sociabiliser avec les habitants en dehors de mes collocations, et du prix des loyers… J’en ai marre de ne plus avoir de chez moi. Cela dit, ça me brise le coeur, car je trouvais tout tellement beau que malgré la difficulté à faire soigner mon addiction aux opiacés, mes troubles et crises ingérables et mes problèmes d’emploi, c’est vraiment un des séjours loin de chez moi que j’ai préféré – je ne sais pas si je pourrais un jour vraiment savourer le sud « occitanie » et du bord de mer autrement qu’en tant que vacancières. À l’époque je me définissais totalement dans le flou (c’est d’ailleurs l’époque où j’ai lancée ce blog) et je trouve qu’elle représente bien cela. Si je n’avais pas déambulé pendant des heures sur ce chemin, comme sur beaucoup d’autres lieux que j’ai hanté par mon errance, je ne suis pas sûre que j’aurais pu retrouver que le cliché avait été pris à Oberhausbergen ou Mittelhausbergen. Ce sont des villages adorables dans lesquels j’aurais adoré m’installer. 

     

    Pendant que tombe la pluie, je continuerai de chanter. 
    Barbara Ferreres – Tombelapluie
    MastodonInstagramBluesky – Twitter (inactif) – Paypal (dons)


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