Étiquette : chanson

  • ,

    Notre chaos heureux

    ·

    Notre chaos heureux

    Ils ont prédit pour nous deux
    Un avenir désastreux
    Où la chute dans les drogues
    Serait notre symbole

    Pourquoi faire tant d’histoires ?
    Si tu ne valides pas le nouveau chapitre,
    Cela ne veut pas dire que tu dois t’arrêter au titre

    Ils attendent de nous deux
    Que nous nous déclarions notre flamme
    En mettant à feu et à sang leur équilibre à eux

    Vous aimerez aussi : 
    Nuit chérie (poème)
    Rendez vous chez l’addictologue (tranche narrative)

    « Il est immature »
    « Il a des problèmes d’addiction »
    Comme si je me carrais pas de l’héro dans le fion !

    Soyons deux adolescents
    Mais sans être innocents
    Mettons feu aux bien-pensants
    Pour raviver notre flamme

    Si nôtre amour est volé,
    Allons au musée main dans la main,
    L’y déposer avec les reliques de Martinique et d’art africain,
    Afin d’en attester son authenticité

    Pas de calme après la lutte
    Soulève ma jupe
    Glisses y ta tête
    Pour un aperçu du delta de la Têt

    Les gens sont malheureux
    A l’idée que nos jours heureux
    Soient volés par les racistes
    Comme si perdu yeux dans les yeux
    Nous voyions leurs slogans finis à la pisse

    Allez viens prends moi la main,
    Avançons vers notre destin,
    Et nos lendemains.

    La haine de ces malheureux
    Ne nous effleure pas dans l’intensité
    De nos moments à deux – ceux
    De deux factieux

    À ceux qui ont prédit pour nous deux
    Un avenir désastreux
    Laissez nos détracteurs,
    Nous sommes bien deux emmerdeurs.

    Pourquoi se tirer vers le bas ?
    Quand nous pouvons nous prendre dans nos bras ?

    Barbara Ferreres, 2024


    Laisser un commentaire : Notre chaos heureux
  • ,

    À la lumière des lamparos

    ·

    À la lumière des lamparos

    Cette histoire d’un soir, 
    Est la matrice d’innombrables heures débauchées 
    D’un groupe de jeunes paumés 
    A deux pas de la mer méditerranée 
    La vie va les séparer,
    Gardez pour l’instant le secret;
    Leur innoncence intouchée est protégé,par les pécheurs aux lamparos 
    Dont lueur d’espoir trompeuse piège qui ne supporte par le noir.

    Chut..!
    C’est le moment où le silence immobile de la nuit 
    Pousse les maraudeurs saoulés par la chaleur de l’ivresse 
    À rechercher sa fraicheur 
    Du village à sa plage,
    Ils se font poissons migrateurs 
    Dont le bruit raisonne d’autant plus fort qu’il est interdit, 
    Comme un scintillement d’écailles qui les trahit. 

    Ils imitent sans le savoir, 
    La danse macabre des insectes et sardines happés par l’éclairage artificiel 
    Tournant autour d’un répertoire d’histoires perpétuel
    Dont la lumière du jour éclatera le superficiel. 

    Aux rues éclairées se succède des chemins noyés dans l’obscurité
    Des jets d’urines derrière les maisons voisines, couverts par leurs rires
    Les champs de Sainte-Marie se succèdent
    Jusqu’à ce que se fasse sentir l’odeur de salé typique de ces rivages familiers et pourtant incessamment recherchés
     Inconscient des ravages du temps, il se fait toujours plaisant,
    Où rien n’existe après vingt ans. 

    Les flashs des portables sont d’autant d’éclairs, 
    Absorbés par la mer, 
    Qu’il était alors important, de pouvoir toucher des pieds le plus longtemps 
    De pouvoir toucher par tous les temps

    Je pense le vague à l’âme, 
    Aux lamparos qu’on observait pêcher 
    Sur la côté catalane
    Aveuglés par l’alcool, la lune, les étoiles, et leurs lumières rondes
    On refaisait un monde 
    Où l’on pensait se voir toujours, 
    De nos affaires alors ensablées, 
    Tout s’est évaporé. 

    La tiédeur du sable me rendait mélancolique 
    Je les voyait courir au loin, n’entendant déjà plus leurs discussions
    Peut-être percevais je déjà tous les indices
    D’une séparation plus profonde que les filets 
    Qui permettaient au passé de ressurgir en sécurité;
    Tout comme les plantes et les trous que l’ont ne pouvait pas voir, 
    La lumière du soir les a fait plonger dans le noir,
    De ces sentiers empruntés en secret 
    Cachette de ces chats qui eux nous voyaient venir 
    Et qu’on faisait fuir. 

    Seules nous ramenaient à la réalité, les rares fenêtres allumées
    Et la fraicheur tempérée de la méditerranée
    Dont les marrées ne sauraient effacer, 
    Les traces laissées par les garçons qui se coursaient,
    Pendant que les plus sobres nous guidaient,
    Véritables moniteurs de centre aéré  
    Je repense à la fierté mal placée, de laisser certains grelotter
    Au nom de la perpétuation de la tradition
    De ces explorations menées en secret 
    Du jour, bien gardées. 

    Les flashs de nos téléphones sont autant d’éclairs, absorbés par la mer
    Dont l’impuissance face aux roseaux, à l’eau, au vent, 
    Se fait encre indélébile sur des vêtements
    Abandonnés depuis longtemps. 

    Oui, ces lampes aux jets balbutiants 
    Noyés dans la lumière lunaire, 
    Entouraient le noir 
    De mes espoirs réfractaires
    Adepte de son aveuglement, je me noies encore dans le nectar,
    Des nuits où l’on se couche trop tard, 
    Elle est le gardien d’un présent toujours vivant, 
    Aidant à guérir les fractures du ceux qui pour qui le présent se décline à contre-temps
    Et conjuguent sans faute le passé au futur.

    Le drapé du soir, troué d’autant d’étoiles, que de traces laissées par nos balles; 
    Laisse encore s’échapper nos rires étouffés,
    Il est autant la voile des souvenirs d’un jour, 
    Que la toile dressée en hommage,
    Aux déambulations de jeunesse qui n’a pas d’âge. 

    J’ai beau être moi revenue,
    Mais les lamparos, eux, ne sont jamais réapparus.

    Barbara Ferreres – à la lumière des lamparos 
    2024 tous droits réservés, 66470 Sainte Marie la Mer


    Laisser un commentaire : À la lumière des lamparos