Étiquette : pyrénées orientales

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    Notre chaos heureux

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    Notre chaos heureux

    Ils ont prédit pour nous deux
    Un avenir désastreux
    Où la chute dans les drogues
    Serait notre symbole

    Pourquoi faire tant d’histoires ?
    Si tu ne valides pas le nouveau chapitre,
    Cela ne veut pas dire que tu dois t’arrêter au titre

    Ils attendent de nous deux
    Que nous nous déclarions notre flamme
    En mettant à feu et à sang leur équilibre à eux

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    « Il est immature »
    « Il a des problèmes d’addiction »
    Comme si je me carrais pas de l’héro dans le fion !

    Soyons deux adolescents
    Mais sans être innocents
    Mettons feu aux bien-pensants
    Pour raviver notre flamme

    Si nôtre amour est volé,
    Allons au musée main dans la main,
    L’y déposer avec les reliques de Martinique et d’art africain,
    Afin d’en attester son authenticité

    Pas de calme après la lutte
    Soulève ma jupe
    Glisses y ta tête
    Pour un aperçu du delta de la Têt

    Les gens sont malheureux
    A l’idée que nos jours heureux
    Soient volés par les racistes
    Comme si perdu yeux dans les yeux
    Nous voyions leurs slogans finis à la pisse

    Allez viens prends moi la main,
    Avançons vers notre destin,
    Et nos lendemains.

    La haine de ces malheureux
    Ne nous effleure pas dans l’intensité
    De nos moments à deux – ceux
    De deux factieux

    À ceux qui ont prédit pour nous deux
    Un avenir désastreux
    Laissez nos détracteurs,
    Nous sommes bien deux emmerdeurs.

    Pourquoi se tirer vers le bas ?
    Quand nous pouvons nous prendre dans nos bras ?

    Barbara Ferreres, 2024


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    Strasbourg tu m’as saoulé

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    Strasbourg tu m’as saoulé

    Strasbourg tu m’as saoulée,
    Jme casse
    T’es toujours grisée,
    Mais t’as l’alcool mauvais
    Toujours sur mon épaule à chialer
    Mais pas foutue d’évoluer
    Jme casse

    Il est temps de divorcer
    Tu te veux progressiste
    Mais t’es juste un gros nid de racistes
    Jme casse

    Soi-disant qu’à Hautepierre
    J’allais me faire fracasser à coup d’pierres,
    Mais vous êtes si plein de clichés,
    Qu’c’est le seul endroit où les voisins me saluent
    Pendant qu’ailleurs leur regard m’tue
    Jme casse

    De la Seconde Guerre Mondiale
    Strasbourg n’a pas rangé les armes
    Les larmes de rage coulent toujours
    Avec la langue comme seule recours
    Je retourne à la résistance
    Dont on reconnaît la présence

    Vous vous voulez progressistes
    Mais c’est qu’un gros nid de racistes
    La seule vie du noir du soir c’est l’eau de vie
    Versée par les antiracistes
    Qui cognent comme la gnôle
    C’est pas pour deux attaques de fâchos
    Et un politique vélo
    Que vous êtes de vrais gochos
    Jme casse

    Car quitte à ça jpréfère me manger le cagnard
    Et me casser autre part,
    Aller emmerder les fachos,
    Là où il fait chaud

    Strasbourg t’es tellement coincée,
    Que même les étrangers veulent pas rester
    Y’a que des champs et des bois
    Tout ça m’a l’air de bien brûler,
    Mais flemme d’affronter l’Office forestier

    Quitte à avoir la gueule de bois,
    Et pouvoir faire feu de tous bois,
    C’est à Alliot que je vais aller faire des doigts

    Strasbourg t’as l’alcool mauvais
    T’as dézingué la soirée
    À insister que t’es pas bourée
    Le rapprochement France-Allemagne c’est la fumée
    Des cigarettes que les écolos de soirée
    Sont pas foutus d’jeter au cendar
    Tu parles d’un étendard !

    Strasbourg t’es pas la voix de la raison,
    Arrête de vouloir faire la l’çon
    T’auras l’air moins con

    Et pas besoin d’un putain de Tramway
    Pour un cancer meilleur marché
    J’irais par les Pyrénées
    Hommage à ma lignée,
    De ton brouillard plein de tocard jme barre
    Comme tous ceux qui sont pas trop cons
    Chez moi quand on me saoule c’est au Ricard

    En cadeau d’eau revoir,
    Je brûle tout par cette chanson,
    Même les oiseaux de ton blason,
    N’aiment pas ta région

    Comme eux sans regrets
    Jme casse
    Strasbourg tu m’as saoulé
    Ce sera sans moi pour décuver,
    Car oui Strasbourg tu m’as donné ta boue 
    Moi moi je n’fais pas de l’or 
    J’te la jette juste à la gueule plus fort 
    En criant
    « Jme casse ! »

    Barbara Ferreres, 2024


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  • The train traveler (la voyageuse du train) – photodiary #1

    Photographies de mes voyages en transports en commun, notamment le train, bus et tramways (ter occitanie, tgv inoui sncf, cts Strasbourg, Brussels, Leiden station, arriva nederland), avion (KLM)

    Barbara Ferreres – Copyright 2019-2021


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    Marco de San Francisco

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    Marco de San Francisco

    C’était sur une route nationale de Bretagne 
    Sur ce chemin désert, sa mini grise comme la campagne 
    La conduisait vers une longue histoire.

     

    Elle était jeune, brune, jolie, grisée, 
    Il était quatre heures du matin 
    La lumière de ses deux phares, noyée dans l’illumination d’une intersection
    Éclaire trois lascards, un groupe de tocards 
    Pas avare, elle se laissa faire par leurs pouces en l’air. 

    (suite…)


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    Sainte Marie la Mer en Septembre

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    Sainte Marie la Mer en Septembre

    La place du village et son café sont déserts, on sent que la rentrée est passée. Seule une vieille dame, au regard désœuvré, est assise sur un bac protégée d’un rayonnement solaire beaucoup trop violent pour une première quinzaine de septembre. Cette ambiance s’intensifie devant l’école, où ma tenue gothique accompagnée de sandales roses me vaut d’être toisée. Les regards partent du haut vers le bas, surtout ceux des parents. Leurs enfants sont bien trop occupés sur leurs trottinettes, vélos, certains brillants encore, indiquant qu’ils étaient encore en rayons quelques semaines auparavant. Un père porte le t-shirt de la saga qui a bercé mon enfance et je suis percutée de plein fouet par la réalité : la plupart des gens qui m’ont élevé sur internet sont les mêmes qui sont désormais parents. Un vertige me prend. Je réalise qu’inevitablement, un de mes amis vraiment proche va un jour porter un enfant. Pas juste ces connaissances lointaines, comme mon premier baiser, qui sont devenus parents à peine sortis du lycée. Je me dis que la première sera sûrement Julie. Je me demande si ce sera avec Jordan, qui est si intentionné et pour qui mon cœur balance(ait). J’ai toujours voulu être marraine, mais avec ses deux sœurs et la mienne, elle a de quoi faire. Du materiel plus stable. Ce que je ne suis profondément pas.

    J’atteins la pharmacie, comme à mon habitude. J’ai postulé à plein d’emplois et déjà essuyé des refus, malgré un stade de recrutement parfois bien avancé. Ainsi, je n’ai pas la moindre idée de ce qui m’attend à Strasbourg Vendredi, si ce n’est mon lit froid et mon mur tâché.

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    J’entre dans la pharmacie chercher mes antidépresseurs. Une fillette fait semblant de comparer les produits de parapharmacie avec attention et je me rappelle que je faisais pareil à son âge. Mes pilules « anti defenestration » comme je dis. Mon Spotify me lance « Stayin’ Alive », ce qui me fait rire jaune, d’autant plus quand je vois le petit nombre de Valium que m’accorde la préparatrice. Une boîte, on me l’avait jamais fait ! Moi qui ai raté un mois, je suis juste. Mes abus m’ont finalement eu ! A côté de moi, un couplé anglais galère. Le pharmacien parle anglais, mais c’est pas assez. En leur parlant, je comprends qu’ils sont allemands. Je repars en héroïne, ayant sauvé la prescription de ces vacanciers. Spotify me joue good old fashioned lover boy de Queen. La musique me rend heureuse et accompagne mon départ heureux, mais remarqué. J’ai passé plus de trois quart d’heure à la pharmacie, mais certains parents attendent toujours devant l’école. Je repense à Sylvie, qui pouvait parler durant des heures. Des fois elle arrivait pour déposer mon pote et repartait surprise avec la sonnerie de midi. Ceux là n’ont pas l’air de ce genre là et je me demande ce qui les retient comme ça. Je ne saurais jamais et je m’en fou.


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