Il y’a de ça des années,
Un pays entier s’est vu intoxiqué
Et s’est battu
Pour un breuvage défendu2
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Je vois les rues de Montpellier et je repense à ces été passés sous le canard fracassants et le jacassement des cigales, et aux soirées avec toi. Il semble que quelque-chose sonne faux dans le Montpellier sans toi.
— Billet du 02/01/2024 que je revisite en le mettant en ligne, ce sont les signes d’ajout—
Ces nuits et ces jours passés dans l’agitation des cités étudiantes, des universités, Paul Valéry, où, couchée sur le lit, j’étais terrassée par la fatigue en avance à l’idée des journées chargées à venir. Je revois ces moments volés avec toi dans cette résidence où vous deux m’avez vus aux plus bas. Les trajets vers les deux endroits sont tellement ancrés que, bien que je ne sois plus résidente depuis des années, je me vois écraser ma cigarette pour refaire ces trajets familiers vers les arceaux ou voie do et rentrer me coucher sur ce lit pour passer le temps. C’est un étrange sentiment de savoir que je vais rentrer m’écraser dans un autre lit.
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Strasbourg tu m’as saouléSes chambres sont devenues l’image de ma vie étudiante, l’image universelle de mon indépendance et de ma jeunesse, même si je ne me vois pas retourner vivre à Montpellier. Y passer en visiteuse me rend nostalgique et me donne l’envie de rester, d’arpenter la faculté comme si rien n’avait changé. Ces endroits, je refuse qu’ils soient vide de moi. — Je me refusais que ces endroits soient vide de toi car tu les as rempli, mais en fait, je m’aperçois que c’est désormais plus ma solitude et l’effervescence de ma vie là-bas que ma vie avec toi qui me manque. Montpellier sans toi, je l’imagine parfaitement.
Copyright Barbara Ferreres, 2024
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Makenzy Orcel, La nuit des terrasses et Caverne suivi de Requiem – Quand la mort et le spleen Baudelairien débordent dans les flots d’un hommage à la nuit
Barbara Ferreres
·
Review du recueil de Makenzy Orcel – une poésie en prose atypique
La nuit des terrasses et Caverne suivi de Cadavres est un recueil de poésie contemporaine regroupant trois oeuvres du poète haitien Makenzy Orcel, que je découvre à l’occasion de cette réédition des éditions la Contre allée pour la collection la Sentinelle. J’ai tout de suite plongée dans cette oeuvre crue, où la nuit est le théâtre de décès et d’amours qui voient le vin se mélanger au sang, instant éphémère où les passions d’un temps se jouent de manière intense, la mort toujours au tournant. Le feu des rituels dionysiaques se mêlent dans Cadavres à la froideur de l’eau et de la mort, représentant la nature multiples des soirées passées par le(s) narrateurs, à la fois fête, requiem et champ de bataille non sans dans Terrasses rappeler au lecteur la terrible soirée des attentats du Bataclan. Quant à la Caverne suivie d’une méditation sur la mort, j’hésiterai presque à évoquer la référence à l’allégorie de la caverne de Platon sur notre compréhension toujours incomplète de la vie, tant elle semble évidente.
Je ne sais que retenir de ce recueil car j’ai envie d’en retenir chaque phrase, chaque mot, sans pour autant avoir l’impression de lui faire honneur par la présente critique. Il s’en est que je suis infiniment reconnaissante envers la Contre Allée d’avoir réédité ces textes essentiels, qui ont toute la force du classique en devenir. Je pensais l’avoir choisi par hasard; mais je pense que c’est la force de ce texte unique qui s’est imposée sur mon chemin. Si vous hésitez encore, je ne peux que vous en recommander vivement la lecture; s’étendre sur une analyse aussi superficielle ne risquerait qu’au contraire de vous détourner de cet ouvrage fort, dont chaque lettre mérite d’être analysée sous toutes ses coutures.
Informations complémentaires sur l’oeuvre
Préface de Gisèle Sapiro, sociologie de la littérature directrice de recherche au CNRS et directrice d’études à l’EHESS.
Éditions La Contre-Allée pour la présente édition, collection La Sente (2023), édition anniversaire pour les 15 ans de la maison d’édition, format poche. Regroupe La nuit des terrasses, collection La Sentinelle (2015) et Caverne suivi de Cadavres, collection la Sentinelle (2017), lauréat du prix littéraire des lycéens et apprentis d’Île de France en 2018.
ISBN 978-2-376650-90-4Goodreads – Babelio – Gleeph
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Ils ont prédit pour nous deux
Un avenir désastreux
Où la chute dans les drogues
Serait notre symbolePourquoi faire tant d’histoires ?
Si tu ne valides pas le nouveau chapitre,
Cela ne veut pas dire que tu dois t’arrêter au titreIls attendent de nous deux
Que nous nous déclarions notre flamme
En mettant à feu et à sang leur équilibre à euxVous aimerez aussi :
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Comme si je me carrais pas de l’héro dans le fion !Soyons deux adolescents
Mais sans être innocents
Mettons feu aux bien-pensants
Pour raviver notre flammeSi nôtre amour est volé,
Allons au musée main dans la main,
L’y déposer avec les reliques de Martinique et d’art africain,
Afin d’en attester son authenticitéPas de calme après la lutte
Soulève ma jupe
Glisses y ta tête
Pour un aperçu du delta de la TêtLes gens sont malheureux
A l’idée que nos jours heureux
Soient volés par les racistes
Comme si perdu yeux dans les yeux
Nous voyions leurs slogans finis à la pisseAllez viens prends moi la main,
Avançons vers notre destin,
Et nos lendemains.La haine de ces malheureux
Ne nous effleure pas dans l’intensité
De nos moments à deux – ceux
De deux factieuxÀ ceux qui ont prédit pour nous deux
Un avenir désastreux
Laissez nos détracteurs,
Nous sommes bien deux emmerdeurs.Pourquoi se tirer vers le bas ?
Quand nous pouvons nous prendre dans nos bras ?Barbara Ferreres, 2024
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Strasbourg tu m’as saoulée,
Jme casse
T’es toujours grisée,
Mais t’as l’alcool mauvais
Toujours sur mon épaule à chialer
Mais pas foutue d’évoluer
Jme casseIl est temps de divorcer
Tu te veux progressiste
Mais t’es juste un gros nid de racistes
Jme casseSoi-disant qu’à Hautepierre
J’allais me faire fracasser à coup d’pierres,
Mais vous êtes si plein de clichés,
Qu’c’est le seul endroit où les voisins me saluent
Pendant qu’ailleurs leur regard m’tue
Jme casseDe la Seconde Guerre Mondiale
Strasbourg n’a pas rangé les armes
Les larmes de rage coulent toujours
Avec la langue comme seule recours
Je retourne à la résistance
Dont on reconnaît la présenceVous vous voulez progressistes
Mais c’est qu’un gros nid de racistes
La seule vie du noir du soir c’est l’eau de vie
Versée par les antiracistes
Qui cognent comme la gnôle
C’est pas pour deux attaques de fâchos
Et un politique vélo
Que vous êtes de vrais gochos
Jme casseCar quitte à ça jpréfère me manger le cagnard
Et me casser autre part,
Aller emmerder les fachos,
Là où il fait chaudStrasbourg t’es tellement coincée,
Que même les étrangers veulent pas rester
Y’a que des champs et des bois
Tout ça m’a l’air de bien brûler,
Mais flemme d’affronter l’Office forestierQuitte à avoir la gueule de bois,
Et pouvoir faire feu de tous bois,
C’est à Alliot que je vais aller faire des doigtsStrasbourg t’as l’alcool mauvais
T’as dézingué la soirée
À insister que t’es pas bourée
Le rapprochement France-Allemagne c’est la fumée
Des cigarettes que les écolos de soirée
Sont pas foutus d’jeter au cendar
Tu parles d’un étendard !Strasbourg t’es pas la voix de la raison,
Arrête de vouloir faire la l’çon
T’auras l’air moins conEt pas besoin d’un putain de Tramway
Pour un cancer meilleur marché
J’irais par les Pyrénées
Hommage à ma lignée,
De ton brouillard plein de tocard jme barre
Comme tous ceux qui sont pas trop cons
Chez moi quand on me saoule c’est au RicardEn cadeau d’eau revoir,
Je brûle tout par cette chanson,
Même les oiseaux de ton blason,
N’aiment pas ta régionComme eux sans regrets
Jme casse
Strasbourg tu m’as saoulé
Ce sera sans moi pour décuver,
Car oui Strasbourg tu m’as donné ta boue
Moi moi je n’fais pas de l’or
J’te la jette juste à la gueule plus fort
En criant
« Jme casse ! »Barbara Ferreres, 2024
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